Ma fille Lola a 15 ans. Elle est asperger. Nous habitons dans les Landes, Sud-Ouest.
Jusqu’à l’âge de 8 ans, Lola a suivi un cursus classique au sein d’une école publique, dans laquelle elle ne s’est jamais sentie bien. Elle s’enfermait dans une bulle, se fermait aux autres, et par conséquent aux apprentissages, ce qui a commencé à créer chez elle des retards dans leur acquisition. Nous nous sommes bien entendu inquiété, et suite à des rencontres et la recherche d’une alternative éducative, nous avons expérimenté la pédagogie Steiner au sein d’une école en Ariège, le temps d’une année scolaire, dans un premier temps.
Ce fut un bol d’air, une renaissance... Malgré de notables améliorations dans son rapport aux autres et un apprentissage facilité, Lola semblait tout de même avoir toujours certaines difficultés à s’ouvrir au groupe. Peut-être n’était-elle pas prête à vivre en collectivité ?
Cela dit, si on interroge Lola sur la période passée dans cette école, ils sont excellents et empreints de bons souvenirs.
De retour dans les Landes, la perspective de retourner dans le circuit scolaire classique local ne nous enchantait guère. L’idée du homeschooling, à laquelle nous avions déjà pensé par le passé, nous séduit, la maman de Lola ayant une activité lui permettant de dégager du temps pour le consacrer aux études. Les lacunes et le retard qu’avait pris Lola ont vite été rattrapés, et surtout sa confiance en elle-même, en l’espace de deux ans. Les contrôles réguliers obligatoires de l’Inspection Académique étaient très positifs et nous avions de bons avis. La deuxième année, Lola recevait en appui, durant deux matinées par semaine, des cours de la part d’une institutrice à la retraite de notre connaissance.
Avec l’arrivée de l’adolescence, sa confiance en elle en grande partie retrouvée, Lola a exprimé le désir d’aller au collège. Les structures alternatives étant très limitées - voire inexistantes - dans notre région, la décision a été prise de l’inscrire dans le collège public de la commune.
Lola n’avait pas le niveau des enfants de son âge, et les professionnels de l’éducation ont trouvé judicieux de proposer à Lola d’intégrer une classe ULIS (équivalent CLIS = classe spécialisée pour les enfants en difficulté - dont la plupart ont des déficiences intellectuelles, ce qui est loin d’être le cas de Lola).
Lola en est ainsi à sa deuxième année au sein de cette classe. Cette expérience a été bénéfique sur plein de points : Lola s’intéresse de plus en plus aux autres et a noué des relations amicales. Elle sort avec ses amis, avec qui elle va au cinéma, par exemple. Pour ce qui est des apprentissages, nous ne sommes pas vraiment satisfaits, car Lola sait déjà tout ce qui est enseigné et a l’impression de tourner en rond. Elle s’ennuie et son niveau scolaire est, par conséquent, nettement inférieur à celui des enfants de son âge, de plusieurs années. Non pas par difficultés intellectuelles dans les apprentissages, mais parce que l’enseignement reçu est vraiment inférieur à ce qu’elle pourrait apprendre.
Nous ne savons plus vers quoi ou qui nous tourner pour permettre à Lola de rattraper ou du moins continuer à progresser dans les apprentissages.
Il faut ajouter que c’est vraiment le gros seul souci, en dehors de ça, Lola va vraiment bien, maintenant

A côté de ça, elle pratique beaucoup la vidéo (création, prise de vue, montages, diffusion sur YouTube...) et veut faire du théâtre.
Nous voudrions savoir si certains d’entre vous auraient une expérience similaire ou des conseils, des adresses... Tout renseignement nous sera utile, et le temps presse, nous sommes au mois de juin et l’idée de la replanter dans une classe ULIS où elle n’a pas sa place nous déplait à tous les trois au plus haut point...
Merci à tous
